Une expérience tangible, du grain, des couleurs uniques, un monopole détenu par Kodak, des discontinuités... cela n'aura pas pris longtemps à la Luminaire 100, un des seuls films encore abordables, pour voir ses stocks disparaître en ce printemps. Alors que l'argentique attire de plus en plus de néophytes, cette saison aura marqué son lot de déception avec le prix des rouleaux ayant augmenté de 3.49% selon Analog Café.

À propos

Je suis tacheté noir et blanc et je n'ai pas froid au yeux pour m'approprier leurs territoires. Je n'hésite pas à tasser ces autres félins de mon chemin. Carmen, voici comment on me surnomme.

Didgeridoo

Act I

N'étant pas un fan de pellicules expirées finissant en soupe, j'ai préféré utiliser mes Luminaire à leur meilleur jour, au plus sacrant. Certe, conserver des films au frigot les feraient tenir plus longtemps. Toutefois, les couleurs champagnes du temps des sucres vibre devant les troncs qui coulent. Il me plait davantage de tenir une tire d'érable côte à côte au tempo de mon index sur la gâchette plutôt que d'avoir le regard inquiet devant ce qui s'installe chez Kodak. On fait avec ce que l'on a, tant qu'on s'y met.

Act II

Un engin prenant la forme d'un caméscope des années 80. Il peut prendre jusqu'à 75 poses par rouleaux. Au risque d'entendre certains opprobres, elle est de surcroit un SLR construit avec un triple zoom. Yashica Samurai x3.0 est un petit bijou de transport, d'épargne argentique et de style. Plutôt que de prendre des photos en 24 x 36 mm, ce demi-format opte pour du 17 x 24 mm, ce qui double la longueur du rouleau. Bon, sans rien cacher, c'est son design futuristiquement laid qui m'a enjolivé l'âme.

Act III

Mai doux et décisif. Un petit répis, jugé court, auquel il fait bon de s'oublier avec les plumes de la basse-cour. Chose faite, elle m'aura coupé mes ailes cette cocotte.

Nota Bene

Un tronc qui veut des caresses, un tronc qui veut se faire jouer. Ce soir je joue du Didgeridoo.